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A l’heure des ultimes virgules de ce livre, deux événements majeurs ont sans aucun doute apporté un embryon plus que prometteur de réponse aux interrogations, qui l’ont considérablement inspiré.

Le premier est la diffusion le 5 juillet 2014 sur France 5, d’une émission intitulée ‘On a retrouvé la mémoire de l’eau’. Ce reportage, évoquant sans ambigüité les travaux, plus que contestés de son vivant, de Jacques Beneveniste, décrit avec précision et sans parti pris les expériences menées depuis par Luc Montagnier.

Des séquences identifiées d’ADN transmettraient un signal électromagnétique à l’eau. Ce signal serait ‘gardé en mémoire’ dans des nanostructures de cette eau, appelées par Marc Henri, physicien spécialiste de l’eau et de physique quantique : ‘domaines de cohérence’. Ces domaines de cohérences sont des espaces de vide créés par un arrangement spatial ordonné des molécules d’eau. Ce vide est un vide quantique. Autrement dit, tout sauf vide. Y apparaissent et disparaissent sans cesse de façon chaotique un grand nombre de particules élémentaires. D’après lui et selon le principe des structures dissipatives, une auto-organisation émergerait du chaos pour donner naissance à des particules, des photons en l’occurrence, porteurs de l’information des séquences identifiées d‘ADN’ du départ.

Cette information ou signal électromagnétique est récupérée et numérisée.

Ce code numérisé est transmis via Internet à un laboratoire à distance. Une fois récupéré, il est retraduit en signal électromagnétique. Ce signal est ensuite appliqué à une solution d’eau à laquelle on ajoute tout ce dont on a besoin pour synthétiser de l’ADN : des nucléotides (briques élémentaires de l’ADN) et les enzymes nécessaires à la synthèse. Le signal transmet à cet ensemble le code de l’ADN initial et permet ainsi la reproduction de l’ADN du départ avec un taux de fiabilité de 98 %....

Le reportage s’en tient très honnêtement aux faits. Pour ce qui est du cheminement scientifique, il est important de bien distinguer l’observation, ce d’autant reproductible d’une expérience, et l’explication que l’on en fait.

Ici, il est suggéré qu’une séquence d’ADN puisse émettre un signal électromagnétique, que ce signal puisse être transmis à de l’eau et gardé en mémoire, puis récupéré pour être numérisé. Une fois numérisé, il suffit de faire le trajet inverse : re-traduction du fichier en onde électromagnétique, application de cette onde à une solution à distance, en admettant que cette onde électromagnétique puisse transmettre sans la moindre erreur l’information ‘code génétique de l’ADN de départ’ à la solution dans laquelle se trouvent les nucléotides pour que les enzymes de synthèse puissent les assembler dans le bon ordre.

On comprend les interrogations que suscite, surtout auprès des plus ‘rationnels’, ce cheminement iconoclaste.

Que des molécules émettent des ondes électromagnétiques, donc des photons, n’est pas irréaliste. Loin de là…c’est une des propriétés de tout corps dont la température est au-dessus du zéro absolu, ou de toute molécule excitée, en particulier par un rayonnement électromagnétique quelconque, et de toute molécule polarisée, c’est-à-dire en quelque sorte porteuse d’une charge électrique, à condition qu’elle fluctue. Or les molécules vibrent…et l’ADN ni échappe pas, l’ADN vibre et est un ‘dipôle’, c'est-à-dire est polarisée. Tout pour émettre une onde ‘électro’ et ‘magnétique’.

La supposition que cette onde soit ‘emprisonnée’ dans des domaines de cohérence quantiques de l’eau est moins intuitive, quand bien même en évoquant le concept des ‘structures dissipatives’ d’Ilia Prigogine, décrit ailleurs dans ce livre. Faut’il encore qu’elle y reste, de façon stable, et que l’on puisse la récupérer.

Quant à sa numérisation, rien n’est plus facile. Les bio-hackers dont il fut question au début de ce livre la pratique de façon courante, il suffit de transcoder en lignes de 0 et 1 le code génétique porté par la séquence d’ADN que l’on souhaite transmettre. Changer finalement un code par un autre…

Un de mes amis chercheur en Italie me rapportait à la suite de cette émission, la réflexion que lui avait rapportée le biologiste italien aperçu dans le reportage et dont la notoriété et le sérieux ne peuvent être mis en doute : « ne me demande pas comment ça marche, mais ça marche… ».

Si cela ‘marche’, le ‘comment’ reste donc encore à travailler. Toutes les élucubrations sont bienvenues…Et puisque le fait scientifique fait appel aussi bien aux vibrations des molécules, aux ondes et aux structures dissipatives, je me permettrai un peu plus loin d’en oser quelques unes…

Le second événement est encore plus récent. Il eu lieu le 8 octobre dernier à l’Unesco.

Ms Irina Bokova, Directeur Général de l’Unesco et Luc Montagnier invitaient à un colloque scientifique sur le thème : « la biologie à la lumière des théories physiques, nouvelles frontières en médecine ».

Participaient à ce colloque, Giuseppe Vitiello, Professeur de physique théorique à l’Université de Salerne, Marc Henry, Professeur de chimie moléculaire à l’Université de Strasbourg, Carlo Ventura, Professeur de biologie moléculaire à l’Université de Bologne, et Cédric Villani, Directeur de l’Institut Poincaré, médaille Fields 2010.

La carapace du conformisme intellectuel et scientifique commencerait-elle à se fissurer ?

Force est de reconnaître que ces deux évènements successifs n’ont pas, comme cela se serait produit inexorablement il y a quelques années seulement, déclenché des avalanches de commentaires déchaînés et dévastateurs. Bien au contraire, les mentalités, même des plus conservateurs, seraient-elles en train de changer ?