Avant-propos du Professeur Claude Jeandel

Penchées sur leur miroir, nos sociétés occidentales se voient vieillir et se détournent avec effroi. L’allongement de l’espérance de vie serait-il le dernier cadeau empoisonné que nous aurait fait le xxe siècle ?
Faire face à son propre vieillissement et à celui de ses proches demeure un sujet tabou. À ce silence paralysant, des professionnels du vieillissement, gériatres, économistes, sociologues, opposent pourtant des constats positifs radicalement nouveaux. Vivre plus longtemps et en bonne santé est une chance sans précédent.

Dans son ouvrage, Michel Brack s’inscrit dans cette même voie et démontre en quoi les sciences fondamentales peuvent apporter leur contribution à ce nouveau paradigme qu’est le vieillissement réussi. Il entrevoit d’autres pistes de réflexion en se référant aux relations complexes mais insuffisamment abordées, entre les théories physiques et les sciences biologiques.

L’approche qu’il développe s’appuie sur des fondements scientifiques éprouvés et sur une argumentation riche et pertinente. Par son analyse de médecin et par les hypothèses qu’il propose, l’auteur contribue à mieux percevoir la complexité du concept de longévité et les orientations pouvant en découler.

La longévité pour tous s’avère être un enjeu politique et social, dans lequel la personne à tout âge doit être prise en compte en tant qu’adulte comme un acteur autonome de sa propre trajectoire de vie. Il convient de renverser des représentations mentales obsolètes et d’apporter les éclairages nécessaires à une prise de conscience individuelle et collective de cette nouvelle donne.

C’est dans cet esprit que s’inscrit cet ouvrage en apportant la contribution enrichissante des sciences fondamentales à ce changement des représentations.

Il convient de féliciter l’auteur pour la clarté des idées qu’il souhaite transmettre et pour l’originalité de son approche.

Professeur Claude Jeandel

Président du Conseil national professionnel (CNP) de gériatrie